Marceline Desbordes-Valmore
Tradução de Amanda Fievet Marques
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) foi uma importante poetisa francesa do final do século XIX associada ao movimento romântico, admirada por outros escritores e poetas, incluindo Victor Hugo e Charles Baudelaire.
La fleur d’eau
Fleur naine et bleue, et triste, où se cache un emblème,
Où l'absence a souvent respiré le mot : J'aime !
Où l'aile d'une fée a laissé ses couleurs,
Toi, qu'on devrait nommer le colibri des fleurs,
Traduis-moi : porte au loin ce que je n'ose écrire ;
Console un malheureux comme eût fait mon sourire :
Enlevée au ruisseau qui délasse mes pas,
Dis à mon cher absent qu'on ne l'oubliera pas !
Dis qu'à son coeur fermé je vois ce qui se passe ;
Dis qu'entre nos douleurs je ne sens pour espace
Que ton voile charmant d'amitié, que toujours
Je puise dans ma foi les voeux que tu lui portes,
Que je les lui dédie avec tes feuilles mortes,
Frêles et seuls parfums répandus sur mes jours
Dis qu'à veiller pour lui mon âme se consume,
Qu'elle a froid, qu'elle attend qu'un regard la rallume !
Dis que je veux ainsi me pencher sous mes pleurs,
Ne trouver nulle joie au monde, au jour, aux fleurs,
Que la source d'amour est scellée en mon âme,
Que je sais bien quelle âme y répondrait encor,
Dont je serais la vie, et qui serait ma flamme.
Il le sait bien aussi : mais cette âme, elle dort…
Elle dort dans l'absence où s'effeuille ma vie,
Où tu me dis pourtant que j'en serai suivie,
Et ranimée un jour. Mais qu'il nous faut encor,
Lui, brûler ; moi, languir pour contenter le sort.
Va donc comme un oeil d'ange éveiller son courage ;
Dis que je t'ai cueillie à la fin d'un orage,
Que je t'envoie à lui comme un baiser d'espoir,
Et que se joindre ainsi c'est presque se revoir !
A flor d’água
Flor anã e azul, triste, onde se oculta um recamo,
Onde a ausência muito respirou a palavra: Amo!
Onde a asa de uma fada deixou suas cores,
Tu, que deviam chamar colibri das flores,
Traduze-me: leva longe o que não ouso escrever;
Consola um infeliz qual faria meu entrever:
Retirada ao rio que repousa meu passo,
Diz ao caro ausente que dele não me lasso!
Diz que em seu coração mudo, vejo o que se passa;
Diz que entre nossos prantos, sinto, sim, a graça
Do teu charmoso véu da amizade, todo dia
Busco em minha fé os votos que tu lhe portas,
Que lhos dedico com tuas folhas mortas,
Frágeis e únicos perfumes sobre carpia
Diz que de velar por ele minh’alma se consome,
Que sente frio, que espera que um olhar a tome!
Diz que quero, assim, me prostrar sob minhas dores,
Não ver alegria no mundo, no dia, nas flores,
Que está selada em minh’alma a fonte do amor,
Sei a qual alma ela responderia de sorte,
Da qual eu seria a vida, e que seria meu ardor.
Ele sabe também: mas, essa alma perde o norte…
Perde na ausência em que se desfolha minha vida,
Onde me dizes, no entanto, que serei seguida,
Reanimada um dia. Mas, que ainda nos importe,
Ele, arder; eu, languescer pra contentar a sorte.
Vai, então, qual anjo acordar sua temeridade;
Diz que te colhi ao fim de uma tempestade,
Que te envio a ele como um beijo de esperança,
E que se unir assim é bem uma chança!
La ronce
I seek no sympathy,
Nor relief…
Byron.
Pour me plaindre ou m'aimer je ne cherche personne ;
J'ai planté l'arbre amer dont la sève empoisonne.
Je savais, je devais savoir quel fruit affreux
Naît d'une ronce aride au piquant douloureux.
Je saigne. Je me tais. Je regarde sans larmes
Des yeux pour qui mes pleurs auraient de si doux charmes.
Dans le fond de mon coeur je renferme mon sort,
Et mon étonnement, et mes cris, et ma mort.
Oui ! Je veux bien mourir d'une flèche honteuse,
Mais sauvez-moi, mon Dieu ! De la pitié menteuse.
Oh ! La pitié qui ment ! Oh ! Les perfides bras
Valent moins qu'une tombe à l'abri des ingrats.
O espinho
I seek no sympathy,
Nor relief…
Byron.
Para me prantear ou me amar, não procuro pena;
Plantei a árvore amarga cuja seiva envenena.
Eu sabia, devia saber que fruto atroz
Nasce de um espinho tão árido e feroz.
Eu sangro. Eu me silencio. Miro sem choro
Olhos pros quais meu pranto teria doce agouro.
No fundo do coração encerro minha sorte,
E meu espavento, e meus gritos, e minha morte.
Estou disposta a morrer por flecha vergonhosa,
Mas, salve-me, Deus! Da piedade mentirosa.
Oh! A piedade que mente! Oh! Os pérfidos braços
Valem menos que um túmulo ao abrigo dos cassos.